Pourquoi "Les Arts de la table" à La Borne?
Soumis par Jean François Lerat le lun, 20/07/2015 - 09:59
Lorsque Pierre Maréchal, vice-président du musée Ivanoff m' a interrogé: "Que faire au cours de l'été 2015?", une de nos réflexions s'est portée sur les objets de la table. Nous avions chacun des céramiques pouvant illustrer le sujet mais je ne pensais pas ouvrir autant de questions passionnantes:
Table "Atelier DIGAN" 1975 - Collection Denis Goudenhooft - photo François Lerat
Y a t il eu des transferts de technologies et de formes entre les potiers traditionnels et les nouveaux arrivants? Comment ont évolué les styles? Quel a été le rôle de François Guillaume, de Pierre Mestre, d'Elisabeth Joulia? Quelle a été l'influence de notre manière de vivre? etc.
Ma motivation a aussi été liée à la vaisselle actuellement produite à La Borne. Par exemple les très actuelles assiettes de Maya Micenmacher ou d'Isabelle Pammachius se retrouvent souvent sur ma table.
Par ailleurs les assiettes en grès de Jacqueline et Jean Lerat faites à la fin des années 40, ont toujours été présentes à coté de la porcelaine sur notre table depuis 60 ans. Or en interrogeant Claude Gaget, le meilleur connaisseur du grès ancien de La Borne, il m'a montré que des assiettes en grès existaient probablement au XIXe satisfaisant des besoins locaux. Mais il a fallu attendre les années 1970 avec l'atelier Digan pour avoir une production importante.d'assiettes en grès.
Ensuite les rencontres avec des collectionneurs ont permis d'écrire et d'illustrer l'histoire des arts de la table au cours des années 1935-1975. Aujourd'hui le tabac, les alcools, le café ne représentent plus que des productions marginales. Mais la "culture du thé" a pris une grande place.
Le hasard des rencontres a aussi permis de rassembler des oeuvres de Pierre Mestre comme sa cafetière et son saladier à mécanisme, objets mythiques que l'on ne voyait plus.
Mais surtout il est apparu qu'il y avait une continuité beaucoup plus forte entre les Maîtres potiers et le snouvelles générations qui se sont installées au moment du déclin des ateliers traditionnels.
Cette exposition ouvre toutes sortes de questionnements sur le passé et l'époque actuelle. J'espère que des chercheurs apporteront de nouveaux éclairages pour y répondre.
