"8 artistes & la terre" et Jacqueline LERAT au musée Ariana à Genéve (Suisse) du 27 mars au 8 septembre 2013
Soumis par Jean François Lerat le sam, 19/01/2013 - 15:46
Camille Virot, Bernard Dejonghe et Arnauld de L'Epine envisagaient, lorsqu'ils se sont lancés dans le projet d'un livre réunissant huit artistes contemporains utilisant l'Argile dans leurs recherches, de témoigner de la force de la création (peut on annexer Setsuko Nagasawa aux vieux terroirs gaulois!?) en France.
Il s'agissait:
- de faire parler chacun de sa pratique créatrice et de sa place au sein de l'évolution de l'art contemporain.
- de mettre en valeur les recherches de chacun et leurs liens avec la création contemporaine.
- d'élargir le regard des amateurs d'art au delà du cercle actuel des initiés. Germain Viatte (Directeur du musée national d'art moderne dans un passé récent) en témoigne dans son introduction en soulignant que "Forte est leur attention aux traditions immémoriales des hommes comme leur intelligence ardente des exigences d'un monde d'aujourd'hui apparemment désorienté". Jean-Pierre Thibaudat (journaliste et homme du théatre) tisse des liens avec le théatre, le cinéma, la poèsie ("Tutoyer la terre, dit il. Je dis tu à toi à tous ceux que j'aime (Prévert). A tu et à toi, à tue tête".
Celà a été une occasion unique d'initier une réflexion sur la place des pratiques céramiques dans l'art contemporain.
Après avoir obtenu l'accord de Claude Champy, Bernard Dejonghe, Philippe Godderidge, Jacqueline Lerat, Michel Muraour, Setsuko Nagasawa et Daniel Pontoreau, Camille Virot et Arnauld de L'Epine se sont lancés dans la réalisation d'un livre de référence. qui a paru au début de l'année 2009.
De 2008 à 2011, diverses expositions ont eu lieu avec ces artistes dont on peut trouver trace dans ce site. Le musée national de la céramique à Sévres avec les expostions de Claude Champy et de Jacqueline Lerat en a fait une illustration partielle.
Le musée Ariana, musée suisse de la céramique et du verre à Genève a décidé d'en faire le sujet de son exposition principale pour 2013. Le musée Ariana est une référence mondiale pour la céramique de fait de sa situation et du siège de l'Union internationale des céramistes qu'il abrite.
Avec la présentation d'oeuvres de Jacqueline Lerat dont la création s'étalent des années cinquante à 2008, c'est soixante ans de recherche qui sont présents. Claude Champy, Bernard Dejonghe, Jacqueline Lerat et Daniel Pontoreau, c'est l'histoire d'amitiés et d'estimes réciproques noués dans les annnées soixante-dix à quatre-vingt à l'occasion de rencontres et d'expositions. Setsuko Nagasawa qui a été très présente à Genéve et amie de tous est le trait d'union avec le Japon si important pour tous les céramistes. Michel Muraour qui a travaillé avec Artigas et Miro représente les liens qui unissent certains avec le monde de la peinture. Philippe Godderidge, le plus jeune des huit continue l'aventure de la modernité initiée à la fin des années quarante. Le musée Ariana a ainsi l'occasion de revisiter l'art de la deuxième moitié du XX siècle et de ce début du XXI siècle.
L'ensemble des espaces d'exposition temporaires disponibles du musée Ariana sont mises à contribution pour une exposition qui se déroule du 27 mars au 8 septembre 2013.
Jacqueline Lerat a droit à un traitement particulier. Elle est en effet décédée quelques jours avant la parution du livre pour lequel elle avait écrit un texte qui l'avait beaucoup mobilisée. Elle est présente avec 63 oeuvres qui rendent compte de son activité récente et de sculptures telles que des personnages qui sont plus anciennes.
Claude Champy, Bernard Delonghe, Philippe Godderidge, Michel Muraour, Setsuko Nagasawa, Daniel Pontoreau et Camille Virot présentent des oeuvres créées pour partie depuis la parution du livre.
Si ces artistes sont réunis ce n'est pas le hasard d'une volonté, c'est ausi l'histoire d'amitiés nouées de longue date autour d'une ambition nouvelle pour l'art contemporain. A l'initiative du musée Ariana des témoignages croisés entre les uns et les autres en rendent compte.
Arnauld de l'Epine souligne aujourd'hui: " Ce livre et cette exposition devraient permettre de constater que ces artistes font partie de ceux qui non pas se contentent de produire des sensations redondantes mais qui résistent et luttent pour susciter en nous des affects qui modifient notre regard et nos perceptions" . Le musée Ariana rend visible cet effort.
