La crêche de la cathédrale Saint Etienne de Bourges par Jacqueline Lerat

Après un séjour estival à Sèvres, la grande crêche de Jacqueline Lerat est visible à la cathédrale de Bourges jusqu'à la fin janvier. Elle migrera ensuite pour deux mois au musée Déchelette de Roanne. Cette oeuvre a été un moment essentiel dans l'évolution de la recherche artistique de Jacqueline Lerat.

En mai 1943, hébergée par Henri Malvaux au cours de son voyage vers La Borne, elle visite la cathédrale Saint Etienne qui l'impressionne par l'atmosphère grandiose et recueillie de ses cinq travées, par cette atmosphère de haute futaie un peu sombre. Elle recommandera à Anne Dangar d'en faire la découverte lorque celle-ci viendra à La Borne en 1945.

Lorsqu'elle reçoit du chanoine Leguenne et du docteur Malgras la commande d'une crêche pour la cathédrale de Bourges au printemps 1954, elle la conçoit comme un dialogue entre le message de Noël, la terre du Berry et cet immense vaisseau sacré.

Peu avant son décés, elle a confié à Françoise Delagrange, paroissienne en charge de la crêche, un texte sur sa démarche qui outre les aspects historiques explicite sa démarche..

Elle écrit: "J'ai pensé que cet instant représenté, cet instant de la naissance était comme une écriture. Il devait dire l'annonce, le recueillement, l'adoration, susciter le mouvement de la pensée". Saint Joseph, la Vierge et l'Enfant sont au point de convergence de tous les regards autant ceux des personnages que des admirateurs.

En 2012, grace aux financements de la paroisse conduite par le père Massip , la crêche a été restaurée par Céline Bergeault de La Borne et l'Enfant Jésus, qui avait été volé, a été refait par le céramiste Lucien Petit.

Les personnages ont été réalisés à partir de piéces tournées et ensuite modelées et émaillées  légérement, pour conserver la présence des argiles locales. Ils ont été cuits dans le four à bois construit par Paul Beyer en 1943. Le sel ajouté en fin de cuisson a heureusement apporté une lumière sur les visages.