Exposition Elisabeth Brillet
Elisabeth Brillet
Sculptures céramiques
Galerie Collection – 4 rue de Thorigny - Paris 3e
Exposition du 19 mai au 18 juin 2011
Vernissage le 19 mai à 18 h
« Pareil à celui de la rose, perdant son premier pétale, qui dira comment un si faible tremblement a pu survivre au livre ? Le livre ne dit que ce frisson ».
Sur les traces d’Edmond Jabès, le retour au livre s’est imposé pour chanter le mystère, murmurer la fragilité de l’être humain. N’est-ce pas ce qui en fait la force et la beauté ? Expression poétique de légendes et de mythes, le livre nous engage au dépassement de ce paradoxe et de nous-même.
Le livre, les livres, qui me nourrissent sont à la source de ce travail artistique. Les formes naissent à la lecture émue d’un texte, dans l’exaltation que me procure un poème. Dans Le petit livre de la subversion hors de soupçon, Jabès cite Emmanuel Levinas « Les vrais livres ne sont-ils que livres ? Ne sont-ils pas aussi la braise qui dort sous la cendre ? »
Livre ouvert, il inspire d’innombrables lectures, d’infinies interprétations. Parole originaire, il nous appelle à poursuivre seuls notre histoire. Parole fécondante, qui nous entraîne dans ce grand mouvement, dépliement du texte, appel des mots sur les pages blanches du livre.
Mon propos n’est pas intellectuel au sens où il ne procède pas d’une approche conceptuelle de l’art. De même qu’il n’obéit à aucune intension. En revanche, il procède d’une parole. À ce titre, il est un langage, une façon peut-être d’écrire l’histoire et d’inscrire une histoire singulière porteuse de sens dans l’histoire des hommes. C’est la raison pour laquelle je travaille le symbole et recherche la complémentarité du géométrique et de l’organique. Je m’efforce ainsi de retrouver l’unité de la parole. De ce point de vue, mon travail se nourrit d’une recherche constante de la connaissance tout en laissant libre cours à « la poésie qui fonde notre relation au monde » selon la belle formule d’Edmond Jabès. Aller toujours plus loin dans la connaissance pour s’en approcher, sans jamais théoriser. Retourner à la source, à la terre, pour mieux vivre le temps présent et poursuivre le chemin. En définitive, si mon travail se défend d’être intellectuel, il repose incontestablement sur la pensée contenue dans une parole à retrouver peut-être. Parole perdue, qui s’est tue pour mieux se faire entendre.
Ce propos a donné forme à des sculptures en grès, bois et feuilles de porcelaine qui répondent à la pièce centrale de l’exposition intitulée « Dans le silence des Psaumes », installation en acier et porcelaine. L’ensemble sera présenté à la galerie Collection du 19 mai au 18 juin 2011.